textes

Des petits textes au sein d'un atelier d’écriture...


Les Malheurs d’un Loup


 Et les voila! Enfin je les ai retrouvés. Ils croyaient de m’échapper dans la foule au milieu des manèges, mais ils se sont trompés ! Maintenant ils se comportent normalement, comme s’ils n’ont jamais rien comploté. C’est toujours comme ça. Ceux qui paraissent les plus innocents sont ceux de qui on doit se méfier.


Ils s’amusent pas vraiment, ils sont des très bons acteurs. Mais même
s’ils s’amusent, ça ne va pas durer pour longtemps. Avec le matériel que j’ai pu prendre tout à l’heure, ils vont arrêter de rigoler bientôt.


J’ai jamais compris ces gents là. Le système est très simple : Il suffit de le suivre pour avoir sa tranquillité. La liberté… Un terme surestimé. Comment peut – on mettre en péril toute une vie juste pour écouter ou composer des chansons sur des sujets interdits ? Ils croient qu’ils se cachent bien, que personne n’a compris leurs actes de révolte. Mais moi je suis le meilleur dans mon milieu, personne peut m’échapper. Je suis les yeux et les oreilles bien cachés du système. Personne peux agir sans que moi je le sache pas. Ma plus grande vertu, est que je sais attendre. Laisser l’ennemie tomber tout seul dans le piège que j’ai bien préparé. Personne ne m’échappe. Je veille toujours sur la bonne conduite de chacun. Mes yeux ne se ferment jamais et mes oreilles sont toujours à l’écoute. Je n’ai jamais
connu la fatigue. Enfin, je suis heureux !

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Ceci n’Est Pas Un Avion !



Encore ce conard ! J’en ai vraiment marre ! J’ai l’impression que tout le monde est de la même opinion. On a marre de ses acrobaties. On dirait qu’il est presque sadique à faire ses numéros devant nous. On a tellement des contraintes dans notre vie de tous les jours, qu’on hait sa liberté. Parfois, dans mes rêves je me vois voler aussi. Ça m’arrivait plus souvent quand j’étais petite. Maintenant de moins en moins.


Hey, regarde, il est en train de faire ses pirouettes à la con ! Je
peux dire que son costume c’est vraiment du n’importe quoi ! Déjà les
couleurs, bleu, rouge et jaune, c’est vraiment très moche ! Peut être qu’il est fort à voler, mais son goût sur des vêtements, c’est sincèrement moche, pardi ! Je t’ai entendu, t’as dit que ma robe n’est pas mieux ! Mais ça, ce n’est pas une question de goût, mais d’argent. Des vêtements d’occasion, ce sont les seuls que je peux me permettre.


Et ce con là haut ! Au lieu de sauver le monde des catastrophes spatiales imaginaires, il serait plus utile à nous donner l’indispensable des tous les jours ! Si jamais il atterrisse devant moi, je lui donnerais une gifle !

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Mes Ferrero Rocher



J’aimerais bien encore un petit bout du chocolat ! Je préfère ceux aux
amandes ! Ma petite soeur n’est pas gourmande comme moi. Elle s’intéresse qu’à son nounours. Le soir elle me raconte des histoires qu’elle invente elle-même. J’aime bien ses histoires !


Demain on ira à la mer pour ramasser des bouteilles. On les amène à
Denis et lui en échange nous donne des tartines au miel. Mais les tartines, ce n’est pas pareil comme le chocolat.


Quand maman était en vie, nous avait dit de ne pas accepter des gâteaux
par des étrangers. Ce monsieur qui vient de me donner le morceau de
chocolat a l’air gentil pourtant ! Une autre fois un autre monsieur m’avait donné deux ferrero rocher en échange de le laisser me tenir sur ces genoux. Il était très gentil aussi.


Certains enfants ont encore plus de chance. Ils partent avec des messieurs et on les revoit plus. Je pense qu’ils se font adopter. Quelle chance ! De se trouver une maison !

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Les Mains d’Or des Bonnes Soeurs




Tous nos clients sont partis. On peut se permettre une petite pause.
On fume toujours à la cour arrière du restaurant une fois que tout le monde est parti. Nous ne voulons pas nous faire repérer, pas par nos clients, mais par les inspecteurs de restauration.


On va dire ça comme ça : Nos clients nous connaissent assez bien pour
savoir qu’on se permet des petites joies de la vie, comme fumer une cigarette de temps en temps.


Là, il est 15h, à 19h il y a la 2éme tournée que va commencer. À
partir de 20h, à part les services culinaires pour le plaisir du palet, on offre aussi des services de bien être. Soit aux hommes qu’aux femmes, on n’est pas racistes, c’est une des règles imposés par notre Seigneur.


Tous nos clients partent en générale très satisfaits. C’est normal,
on prend soin des tous les besoins du corps humain. Les tenues des
bonnes Soeurs nous aident beaucoup. Laissent l’imagination de nos clients s’envoler. Nos tenues nous permettent aussi de continuer à exercer notre profession, même après la prohibition du parlement. Evidemment on n’est pas installées au centre ville comme avant, mais à la campagne. Et je peux vous rassurer, que même ici, on en a des clients ! Car quand même, notre profession, est la plus ancienne du monde !

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Les après-midis de Mme Salambriet



C’est désormais 18h et je me trouve assise à la dernière salle du musée. J’ai les pieds qui me font mal, j’aurais du profiter des soldes et m’acheter des chaussures confortables de chez madame C. Mais ils restaient toujours extrêmement chers et surtout, elles n’allaient pas bien avec mon image publique.


Ma tête est pleine d’images qui sont faites à partir du 18éme siècle
jusqu’aux années ’30. Je me sens envahie par des informations. Heureusement que j’avais fait une pause vers 13h30 pour déjeuner, ça m’a fait reposer un peux.


Depuis la fenêtre on peut voir l’océan, il n’est jamais tranquille.
Maintenant ce sont que les lumières des bateaux qui sont dessinés dans le noir.


Ces artistes de nouvelle génération que j’ai du fréquenter pendant
plusieurs années à cause de mon métier, sont encore pires que les cubistes. Ils croient d’être vraiment spéciaux et que tout le monde devrait s’incliner devant leur merveilleux talent. La vérité c’est qu’ils sont complètement vides et surtout prétentieux. Ce que je vais dire va peut être vous paraître bizarre, spécialement à cause de mon métier, mais… la vérité est qu’il y a très peu d’images qui me touchent. Ce que je déteste le plus sont les installations. Après avoir vu une installation, le jour suivant je vais visiter un musée d’art moderne ou classique pour pas me perdre. Aujourd’hui c’est aussi le cas. Hier j’y étais à la nouvelle exposition d’un Mr. tel, je ne me rappelle plus de son nom. En plus, son exposition était dans la galerie de Mme S, une des galeristes de plus importantes du milieu. Je ne pourrais pas lui dire, bien sur, que sa nouvelle découverte était pour la poubelle ! Mais les bonnes manières, font aussi partie du jeu!

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